samedi, 18 octobre 2008
Clefs de l’immobilier en temps de crise...
« Votre agence »
a mis la clef sous la porte,
et Nexity solde ses Villas Mathilde...
« Votre Agence », vitrine sur Caen de M. Fernando de Almeida Gomes, et du petit David son rejeton, a mis la clef sous la porte. En lieu et place de leur agence immobilière, désespérément vide, des 150-152 rue St Jean, on trouve désormais une serrurerie. Doit-on comprendre par là qu’il nous faudrait d’autres clefs pour ouvrir les tiroirs secrets et les coffres à combinaisons dans lesquels ont disparu les millions de la bulle immobilière ?
Et à quelle adresse devra maintenant être adressé le courrier de la SARL « La Villa de Tourville » (superbe réalisation en cours depuis 18 mois aux 37 à 43 avenue du même nom, à voir sur place) ? Au notaire de M. Gomes, M. Michael Amour ? A « Votre Agence » d’Harfleur, installée dans les murs de la SARL Services Ventes, autre société de la famille Gomes ?
Pour bons et loyaux services...
Initialement, c’est la famille Gomes qui commercialisait, sous l’enseigne « Votre Agence », les « Villas Mathilde » de Nexity George V (un chantier étonnamment peu remuant ces temps-ci, rue du Clos Beaumois, sur les terrains de l’Institut Lemonnier).
Vidéos publicitaires passant en boucle sur grands écran en vitrine, vaste espace à l’intérieur pour accueillir la foule des clients... qui ne se sont manifestement pas arrachés les appartements tant vantés...
Fernando de Almeida Gomes et les siens méritaient bien leur part du gâteau (les commissions de commercialisation espérées). C’est par leur entremise en effet que l’espace en question, réservé par le plan d’occupation des sols aux équipements publics (zone UF), avait retrouvé le statut enviable de terrain à bâtir soumis à des règles d’urbanisme taillées sur mesure. Cela rendait service à l’Institut Lemonnier, en difficultés financières, et à son directeur aujourd’hui parti pour d’autres cieux, M. Eric Moisset. La Ville de Caen, et son urbaniste en chef de l’époque, M. Luc Duncombe, avaient donné à l’opération l’aspect respectable d’une modification du POS... Et M. de Almeida Gomes avait alors pu revendre à Nexity un projet auquel cette société n’était certainement pas étrangère dès l’origine... Les affaires sont les affaires, et un train peut en cacher un autre.
En période de vaches grasses, en tout cas, la part des commissions et autres frais entre pour beaucoup dans le prix payé par le client...
Paiement à la livraison...
Mais il arrive parfois que la chasse au pigeon ne nourrisse plus son homme. Les relations d’affaires se font alors plus âpres. C’est ainsi que « Votre Agence » ne commercialisait plus les « Villas Mathilde » depuis plusieurs mois. Et Nexity faisait chambre à part, en installant son modeste « espace de vente » au 34 avenue du 6 juin. Aucun des deux larrons ne nous a confié les raisons exactes de leur fâcherie. Il semble par contre que le baratin publicitaire ne réussisse pas mieux à Nexity, pour vendre son coûteux béton...
Alors Nexity fait dans le concret. Une pleine page dans Liberté - Le Bonhomme Libre du jeudi 16 octobre (ou ici), pour annoncer ses « 3 jours pour devenir propriétaire » les 16, 17 et 18 (on fait relâche le jour du Seigneur, sans doute pour aller prier les Saintes Bourses de faire remonter le titre maison). Et pas de slogan lyrique, sur le magnifique parc arboré et autres foutaises. Rien que du sérieux: « Frais de notaire OFFERTS, 0 euros de frais de dossier bancaire », et surtout: « Vous ne commencez à rembourser votre prêt qu’à la livraison de votre logement ». Voilà qui peut paraître raisonnable en effet, à la vitesse à laquelle progressent les travaux, quand ils avancent (le grutier comme la grue seraient-ils des oiseaux migrateurs?)...
Solutions Clés...
Il y a bien sûr 3 renvois à quelques lignes minuscules (et pratiquement illisibles, compte tenu de la qualité de l’impression), en bas de placard. L’appartement de 2 pièces à partir de 120.000 euros est un prix au 01/10/2008, dans la limite des stocks disponibles, évidemment (c’est depuis toujours les invendus en stock que l’on solde). Pour les frais de notaire gratuits, il faut signer un contrat de réservation sur le champ (les 16, 17 ou 18): cochon de payant qui s’en dédit. Pour le remboursement différé des emprunts, enfin, on ne choisit pas sa banque; l’offre ne vaut que « dans le cadre d’un financement avec une banque Premium via Solutions Clés ».
La serrurerie décidément, on n’en sort plus. Quant à cette banque Premium et à Solutions Clés, il semble bien à l’amateur que je suis (faute de clefs pour tout comprendre à la cuisine financière d’aujourd’hui) qu’il s’agisse de sociétés du groupe d’assurances AXA.
Nexity, qui fait partie du groupe Caisse d’Epargne, n’a donc pas sous la main la boîte à outils qu’il lui faut ? Ou la Caisse d’Epargne préfère-t-elle encore aller boursicoter ailleurs ?
Petit supplément gratuit: le siège social des SARL FGOMES et Services Ventes, 7 rue Ganneron 75017 PARIS.
(photos septembre 2008)
Une boîte de domiciliation, manifestement (voir la seconde photo). Rien du siège social des sociétés d'un "milliardaire".
Cliquer une fois sur la photo pour l'agrandir
Et encore quelques infos, sur la situation de l'emploi chez Nexity:
NEXITY licencie 10-10-2008.pdf
19:34 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villas mathilde, nexity, fernando de almeida gomes, eric moisset, luc duncombe, immobilier à caen
vendredi, 12 septembre 2008
Effets attendus de dix années de spéculation immobilière
Bulles de béton…
Pour faire des bulles, il y a des matières plus légères que le béton, et pourtant…
Pourtant, malgré les affirmations de Mme LAGARDE, ministre du libéralisme économique made in USA (où elle a fait carrière), ça commence à tanguer sérieusement (et à se voir), plus particulièrement dans le domaine de l’immobilier…
Sans aller plus loin que les limites communales, on peut constater qu’un chantier de NEXITY s’arrête, (faute de grutier paraît-il), que CELEOS, groupe breton fondé en 1996 (parti ces derniers mois à la conquête de l’Ouest, dont Caen, et de tout le territoire national) voit sa cotation en bourse s’effondrer, après avoir connu une croissance très rapide (sans doute trop rapide). Coté 20,50 € en juin 2007, le titre n'a pas arrêté de dégringoler, jusqu'à atteindre 2,86 € ces jours derniers. Résultat, 17 sociétés du groupe en redressement judiciaire…
Ne parlons pas du chantier en perdition de M. Fernando de ALMEIDA GOMES, avenue de Tourville (la « Villa des Dames »), ni de ses sociétés en liquidation, en ce qui le concerne…
D’autres le font mieux que nous, c’est leur métier.
On lira donc avec profit l’article que Jean-Pierre BEUVE a consacré, dans le numéro de Ouest-France d’hier jeudi 11 septembre, aux « Villas Mathilde » de NEXITY (sur les anciens terrains horticoles de l'Institut Lemonnier) et à la « Villa des Dames » de M. GOMES:
http://www.caen.maville.com/Deux-chantiers-de-logements-e...
S’agissant de l’avenir incertain du groupe CELEOS (qui sans doute n’était pas venu à Caen seulement pour regarder ses concurrents faire leurs petites affaires), on trouvera dans le fichier joint quelques informations glanées sur la toile…
Reste que les bulles de béton, quand ça pète, ça fait mal… N’est-ce qu’un début ?
A propos des ravages dont sont responsables en France les politiques du logement depuis la loi de 1977 (et à Caen la politique de l'urbanisme des municipalités précédentes, au service quasi exclusif du secteur privé), on consultera utilement deux excellents textes, parfaitement documentés, d'Etienne ADAM, conseiller municipal d'opposition de 2001 à 2008
http://anpag.org/article.php3?id_article=373
http://anpag.org/article.php3?id_article=639
07:16 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nexity, celeos, « villa des dames », fernando de almeida gomes
dimanche, 20 juillet 2008
« Villa des Dames », permis annulé
A quand la démolition ?
Par un jugement du 4 juillet 2008, le Tribunal Administratif de Caen a annulé le permis de construire modificatif de la « Villa des Dames », projet de M. Fernando de Almeida GOMES aux 37 à 43 avenue de Tourville à Caen
***************************
Succès de notre association dans l’affaire l’opposant à la ville de Caen et à la SARL de Tourville de M. Fernando de Almeida GOMES (Permis de construire modificatif de la « Villa des Dames », avenue de Tourville).
Par un jugement lu le 4 juillet 2008, le TA a annulé ce PC modificatif, considérant que:
1° « ... dans les circonstances de l’espèce, et compte tenu du fait que la construction projetée se trouve dans le champ de covisibilité de l’Abbaye aux Dames, classée monument historique, le maire, en acceptant ladite demande, doit être regardé comme ayant fait droit à une demande de nouveau permis de construire; qu’en conséquence, la SARL « La Villa de Tourville » ne peut se prévaloir des droits qu’elle tiendrait du permis de construire initial, et les requérants peuvent utilement faire valoir des moyens dont la portée excède celle des modifications apportées au projet initial par la décision attaquée; »
2°) « ... la hauteur de la construction (...) excède celle des maisons et immeubles voisins » qui « ne peut être regardée comme hors d’échelle avec celle des immeubles de l’îlot » (méconnaissance des dispositions de l’article UA10 du POS);
3°) méconnaissance des dispositions de l’article UA12 du POS (manque d’une place de stationnement, au nombre de 44 au lieu des 45 exigibles);
4°) méconnaissance des dispositions de l’article UA6 du POS (recul obligatoire de 10 m par rapport aux berges des cours d’eau): « ... l’immeuble autorisé tant par l’arrêté délivrant le permis de construire initial que par celui délivrant le permis de construire dit modificatif doit être implanté à moins de 10 mètres du ruisseau des Blanchisseries, qui constitue un cours d’eau au sens des dispositions de l’article UA6... »;
5°) méconnaissance des dispositions de l’article UA9 du POS (emprise au sol limitée à 60% dans le secteur Uaa, au-delà d’une bande de constructibilité de 18 mètres): du fait de la « surélévation du parking initialement conçu en sous-sol sur l’ensemble du terrain d’assiette, (...) l’ensemble du terrain doit être regardé comme couvert de constructions... ».
Pas de propos injurieux, outrageants ou diffamatoires
dans les mémoires de notre association
Peut-être se souvient-on par ailleurs que, dans le mémoire en défense signé le 19 mai 2008 par M. Marc LEVILLY (adjoint de M. Philippe DURON), M. Jérémie JAMES (sous-directeur du contentieux à la mairie) réclamait en ces termes la suppression de propos diffamatoires dont j’aurais paraît-il agrémenté les écrits de l’association :
Enfin l’exposante sollicite la suppression, conformément à l’article L.741-2 du code de justice administrative, des propos diffamatoires tenus par Monsieur Hergas, président en exercice de l’association Hastings Saint Nicolas, à la page 9 de son dernier mémoire par lesquels celui-ci indique que “l’exposé délirant“ de la ville relatif à la réalisation d’un vide sur sous-sol par le pétitionnaire “témoigne évidemment du désarroi de son rédacteur (service de l’urbanisme et du droit des sols, et/ou service des affaires juridiques ?), qui, parfaitement au fait du caractère imparable du moyen soulevé, n’a pas craint de faire endosser à Mme le maire ce tissu d’inepties laborieuses, et d’en infliger l’examen à votre Tribunal.“
Le TA considère quant à lui que « les propos incriminés tenus par l’association requérante à l’égard du rédacteur du mémoire en défense (...), malgré leur caractère regrettablement polémique, ne peuvent être regardés comme injurieux, outrageants ou diffamatoires au sens et pour l’application de l’article 41 de la loi du 29 juillet 1881 auquel renvoie l’article L. 741-2 du code de justice administrative; qu’il n’y a donc pas lieu d’ordonner la suppression du passage incriminé. »
Quid de la liberté d’expression, M. DURON ?
M. Philippe DURON, maire de Caen, en sera donc aussi pour ses frais, lui qui, par une lettre dont on peut prendre connaissance ici même (note du mardi 24 juin), me menaçait d’un procès en diffamation si je n’expurgeais pas ce blog de quelques mentions critiques à l’égard d’une poignée de chefs et petits chefs des services municipaux (urbanisme et contentieux)...
Le TA de Caen, en rejetant la prétendue diffamation, a certes accordé un lot de consolation à MM. JAMES et GUERIN, en considérant que nos propos avaient un « caractère regrettablement polémique ».
Je conviendrais que la polémique est inutile (et donc regrettable), si notre association avait pu, en 17 ans d’existence, se faire entendre des adjoints successifs au droit des sols (MM. SALMON, MARC, DETEY), s’il n’avait pas fallu constamment saisir la justice administrative (après des recours gracieux infructueux) pour faire respecter les règles d’urbanisme, si on ne nous avait pas constamment opposé des arguments fallacieux qui n’ont pas toujours abusé les juges (notre tableau de chasse peut en témoigner).
Mais la polémique est nécessaire quand on nous oppose avec mauvaise foi des arguments indéfendables (qui peut le mieux en juger sinon des juristes et des techniciens du droit des sols ?).
Le changement se fait attendre...
L’épisode peu glorieux de la lettre de M. DURON, l’attitude présente dans cette affaire de la « Villa de Tourville » de ses adjoints TOUZE et LE COUTOUR (pourtant qualifié publiquement de « parasite » parmi d’autres par M. Fernando de Almeida Gomes, dans un article publié naguère par le quotidien Ouest-France), tout cela indique que la polémique est sans doute aussi nécessaire aujourd’hui qu’elle l’était hier...
Ce n’est pas un choix de notre part. J’ai en ce qui me concerne appelé à voter DURON, on peut le vérifier ici même. Et ce n’est pas nous qui avons tiré les premiers...
Mais on reçoit à nouveau M. Fernando de Almeida Gomes à la mairie, on lui promet paraît-il une autorisation d’occuper le domaine public pour 18 mois, le temps de démolir les ruines dont il est l’auteur... et de construire son immeuble !
Et on ne répond plus aux courriers de notre association, on ne délivre même plus les copies de documents administratifs demandées (ce qui est tout bonnement illégal)...
Allez croire après cela à la concertation promise aux Caennais lors de la campagne électorale !
Et l’on se prépare à bricoler le plan d’occupation des sols à droite et à gauche, pour faciliter aujourd’hui des projets que l’on critiquait hier...
Je voudrais croire qu’il s’agit encore d’erreurs liées au manque d’expérience des nouveaux venus, et que bientôt tout va rentrer dans l’ordre, sans coups tordus à l’abri des regards, en pleine clarté et en concertation avec les Caennais...
Ce qui suppose la reconnaissance d’un large droit d’expression pour tous, quelle que soit la vivacité de la critique, sans abuser de menaces de poursuites qui ne sont dignes que d’une conception policière de l’exercice du pouvoir...
Derniers détails concernant ce jugement
Après nous avoir alloué 150 euros au titre des frais irrépétibles (et 1000 euros à l’avocat des riverains, les deux affaires ayant été jointes), le TA décide enfin la transmission de ce jugement au procureur de la République près le TGI de Caen. Pour suite à donner ?
Voilà ce qu’on pouvait dire de ce jugement, qui ne sera définitif que dans deux mois environ (vers le 20 septembre ou plus tard, selon la date de retrait de la notification par les parties adverses), si MM. DURON et GOMES n’en font pas appel...
20:16 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernando de almeida gomes, jérémie james, gilles guérin, villa des dames ou de tourville, urbanisme à caen